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les liquides cristallisés 233

fusée augmentant avec l’abaissement de température, le liquide émet de la lumière passant par toutes les teintes du spectre depuis le violet, jusqu’au rouge.

Telles sont les particularités les plus importantes que nous fournit l’étude des liquides cristallisés, mais cependant il est une propriété de ces liquides, qui mérite d’etre signalée, car elle établit un nouveau rapprochement entre les liquides et les solides cristallisés. On sait que les molécules d’un même corps peuvent constituer plusieurs édifices cristallins, différents par leurs propriétés physiques et en particulier par leurs propriétés cristallographiques, ce que l’on exprime en disant que le corps est polymorphe. En général, à une température donnée et sous une pression déterminée, un seul de ces édifices est stable, mais en faisant varier la température et la pression, on peut déterminer la transformation: les particules cristallines se transforment en d’autres particules, qui se répartissent suivant un nouveau réseau. Or, cette propriété du polymorphisme se retrouve dans les liquides cristallisés avec des particularités identiques à celles que l’on observe dans les corps solides.

C’est ainsi que l’oléate d’ammoniaque uniaxe que nous avons décrit, se transforme à une température un peu inférieure à 40° en cristaux biaxes négatifs. Le caprinate de choléstérine en passant à l’état liquide devient uniaxe assez biréfringent, et la température s’élevant il se transforme en un autre uniaxe moins biréfringent. On a même observé des modifications instables, qui comme celles des cristaux solides, s’obtiennent par surfusion du liquide.

Les faits, qui viennent d’être exposés, peuvent servir de base à une série de conclusions du plus haut intérêt, que nous avons fait prévoir dans les considérations théoriques du début: à propos de l’oléate d’ammoniaque et du p-azoxyphenetol nous avons vu que la répartition réticulaire pouvait être détruite sans que les propriétés optiques fussent modifiées; pour le premier il suffit d’ajouter un peu d’eau pour donner toute liberté aux particules, pour le second on arrive au même résultat en le chauffant à la température de 137°,5. Les mêmes expériences nous montrent que ces particules jouissent d’une certaine individualité, puisque elles subsistent indépendamment du réseau. L’étude de l’éther p-azoxycynnamique est peut-être à ce point de vue encore plus concluante, puisque comme il a été