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l’économie et la sociologie 303

sances en économie politique sont elles loin d’avoir l’ampleur et la profondeur de leurs connnaissances en étymologie.

Le système d’équations dont nous avons parlé caractérise un certain état, qui a reçu le nom d’équilibre économique, et ces équations servent en même temps à en donner une conception rigoureuse, qu’il serait difficile d’avoir autrement.

Cet équilibre ayant d’abord été étudié dans le cas de la libre concurrence, beaucoup de personnes se sont imaginé que l’économie pure ne considérait que ce cas. Cette erreur est du genre de celle que pourrait faire une personne qui, ayant commencé par étudier, en dynamique, le mouvement d’un point matériel entièrement libre, s’imaginerait que la dynamique ne peut pas étudier les mouvements d’un système de points assujetis à des liaisons. L’économie pure peut étudier, et étudie, toutes sortes d’états économiques, outre celui de la libre concurrence; et par la rigueur de ses méthodes, elle donne une signification précise aux termes: libre concurrence, monopole, etc., employés jusqu’à présent d’une manière plus ou moins vague.

Parmi les groupes d’équations qui déterminent l’équilibre économique, il en est un en lequel se trouvent les ophélimités des marchandises consommées. Cette circonstance a été l’origine d’une autre erreur. On s’est imaginé que les théories de l’économie pure étaient étroitement liées à la conception de l’ophélimité (rareté, marginal utility, etc.), et que par conséquent celles-là ne pouvaient subsister sans celle-ci.

Il n’en est rien. Si nous le désirons, nous pouvons, entre les équations données, éliminer les ophélimités, et nous aurons un nouveau système, qui déterminera également bien l’équilibre économique. Dans ce nouveau système, il y aura un groupe d’équations qui exprimera d’une manière précise la conception autrefois assez vague et parfois erronée, à laquelle on donnait le nom de loi de l’offre et de la demande1.


  1. Il y a longtemps que M. Walras a remarqué que les économistes littéraires ignoraient le sens précis de la chose qu’ils désignaient sous ce nom. Depuis lors, hélas! ils ne l’ont pas encore appris.

    Il n’y a pas moyen, par exemple, de leur faire comprendre que la demande d’une marchandise ne dépend pas seulement du prix de cette marchandise, mais qu’elle dépend des prix de toutes les autres marchandises qu’échange l’individu considéré. Si même ils sont forcés un moment d’admettre cette proposition, ils se hâtent de l’oublier, et retombent en