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est fixe, le courant ne peut la déplacer, mais si elle appartient à une particule très petite, en suspension dans le liquide et par conséquent susceptible d’être mue par une force très faible, les ions qui la revêtent sont entraînés vers le pôle de nom contraire et charrient vers ce pôle la particule à laquelle ils adhèrent. Là est l’explication des phénomènes de cataphorèse et d’osmose électrique (réversible) qui permettent de mesurer ces charges mais dont ce n’est pas le lieu de s’occuper ici.

Dans les sels neutres, les ions constituants, ont des différences de vitesse et par suite de taille beaucoup moins grandes que la différence entre la vitesse d’un ion H ou OH et celle de l’ion associé; il est donc naturel que la charge de la paroi se montre très faible dans les solutions neutres. Il est à remarquer cependant que, même en choisissant des sels où cette différence soit aussi grande que possible (BrLi, où ce rapport ), Perrin n’ait pu observer aucune charge, et cela jette quelque doute sur la valeur de l’interprétation.

Si l’influence des ions monovalents autres que H et OH est insignifiante ou nulle, il n’en est pas de même de celle des ions polyvalents, et leur action croît très rapidement avec la valence: la grandeur de la charge compense l’infériorité due au diamètre. Ainsi la charge communiquée par un même nombre d’ions H+ est beaucoup moindre lorsque ces ions sont associés à des ions SO4-- dans l’acide sulfurique que lorsq’ils sont unis à des ions Cl dans l’acide chlorhydrique. Si à une solution acide (HCl) communiquant une certaine charge + on ajoute, même en quantité très minime, un sel contenant un ion polyvalent, si cet ion est positif (Mg++ClCl), la charge n’est pas sensiblement modifiée; mais si cet ion est négatif (SO4--K+K+), la charge est fortement diminuée et peut être annulée ou même changer de signe. Perrin admet que, dans ce cas, les ions SO4 sont attirés près de la paroi par la couche d’ions H qui la revet et neutralisent tout ou partie de leur charge. Les ions polyvalents de même signe sont sans action parce qu’ils ne sont pas attirés au voisinage de la paroi. Perrin compare très heureusement cette attraction à un mordançage. Même chose pour les liqueurs alcalines, mutatis mutandis.