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qui serait l’agent hypnotique. A un certain taux de concentration dans le sang, il endormirait; pendant le sommeil, cet acide continuerait à s’accumuler, jusqu’à ce qu’il soit en proportion suffisante pour exciter les mouvements respiratoires, grâce auxquels il serait éliminé.

Citons ici deux théories récentes. Celle de Devaux (Arch. gén. de méd., 1905), d’après laquelle le sommeil serait dû à l’osmose: lorsque des substances d’usure se fixent dans le cerveau en quantité anormale, elles soutirent aux capillaires cérébraux une certaine quantité d’eau, ce qui a pour effet de ralentir la circulation et par suite l’arrivage de l’oxygène.

Salmon (Sull’origine del sonno, 1905) regarde le sommeil comme étant dû à la sécrétion interne de l’hypophyse. Cette sécrétion interne aurait une action trophique et antitoxique sur le système nerveux.


III. - Critique de ces théories.


Aucune des hypothèses que nous venons de passer rapidement en revue ne satisfait aux conditions que nous avons posées plus haut.

Les théories circulatoires et neuro-dynamiques — outre qu’elles sont loin de reposer sur des faits physiologiques certains, — ont ce défaut commun de ne pas nous montrer que les phénomènes invoqués (anémie cérébrale, discontiguité des neurones, etc.) sont la cause plutôt que l’effet du sommeil. De plus, à supposer que ces processus soient bien la cause du sommeil, les hypothèses en question ne nous montrent pas pourquoi ces processus sont déclenchés. Enfin, elles sont contraires aux faits que nous énumérerons tout à l’heure.

Les théories chimiques bien qu’elles soient, comme je l’ai dit, plus compréhensives que les précédentes, ne constituent nullement une explication suffisante du sommeil. En effet, ainsi que je l’ai montré tout au long dans mon Esquisse d’une théorie biologique, elles tombent sous le coup des critiques suivantes:

1. Ces hypothèses reposent sur un sophisme: de ce que certaines substances toxiques, ponogènes, etc., introduites dans le sang produisent du sommeil, c’est-à-dire un certain état narcotique, il n’en résulte aucunement que ces mêmes substances engendrent le sommeil ordinaire.