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Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/174

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contester. L’économique, comme science, ne s’occupe pas du possible, mais du réel; elle n’étudie pas des idées créées par l’esprit, ou que l’esprit tout au moins peut créer sans le secours de l’expérience; elle étudie des phénomènes que l’expérience nous présente, et que nous ne pouvons connaître que par elle. Voulant expliquer ces phénomènes, elle est contrainte d’en faire le point de départ de son investigation, de s’appuyer sur eux pour atteindre les premières tout au moins de ses lois.

L’induction est donc, nécessairement, la première des opérations par lesquelles on construira la science économique. Mais tout d’abord cette induction ne sera pas celle que préconisent certains économistes partisans, comme l’on dit, de la méthode inductive. Ces économistes, quand ils parlent de l’induction économique, veulent parler exclusivement de ces inférences qui se basent sur les faits complexes, et plus particulièrement encore ils pensent aux inférences qui se basent sur les faits de masse — on me permettra cette expression — indiqués par les statistiques. Les inductions de l’école autrichienne, elles, portent sur des faits élémentaires, sur ces faits très simples que l’observation externe la plus familière, ou même l’observation interne nous montre.

Par l’induction ainsi comprise, on arrivera à déterminer un petit nombre de vérités, élémentaires comme les faits particuliers dont elles sont la généralisation: ce seront les propositions fondamentales de la science économique — qui au reste pourront ne pas être encore des propositions proprement économiques, mais bien appartenir à telle discipline distincte de l’économique, à la psychologie notamment ou à la technologie — . Il appartiendra alors à la déduction d’utiliser ces propositions fondamentales; en les rapprochant les unes des autres, on se mettra à même d’obtenir des conclusions qui étendront notre connaissance; et l’on pourra enchaîner toute une longue suite de raisonnements déductifs, comme on fait dans d’autres sciences qui elles aussi sont tout d’abord et essentiellement inductives, dans la mécanique par exemple on dans la physique.

Jusqu’ici, dans ces conceptions de l’école autrichienne que j’ai exposées, rien n’est apparu qui appartînt en propre à cette école. Les idées exprimées ci-dessus sont celles qu’ont professées, ou qu’ont mises en pratique du moins les grands