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Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/177

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l’école économique autrichienne 169


nombreux dans le mois de juillet et dans le mois de novembre que dans les autres mois. Mais les gens qui attendent, pour se tuer, le mois de juillet, ne choisissent pas ce mois parce-qu’il est le mois de juillet, ni même parce qu’il est le mois le plus chaud. Il sera vrai de dire que le nombre des suicides augmente quand il fait très chaud, que la grande chaleur provoque des suicides. Mais parler ainsi, ce ne sera pas expliquer complètement la constatation que cette formule énonce. Cette formule unit deux termes qui dans la réalité ne se présentent pas comme unis immédiatement l’un à l’autre. Elle néglige les intermédiaires qui existent entre ces deux termes. On n’aura une explication de tous points satisfaisante que si l’on développe toute la chaîne des causes et des effets; et il conviendra, notamment, de rattacher les fait à expliquer aux faits d’ordre psychologique qui sont leurs causes immédiates.

L’explication objective est moins complète, elle est plus pauvre, si l’on veut ainsi parler, que l’autre; par suite elle est moins sûre. Quand on ne prend pas la peine de reconnaître tout l’enchaînement des causes et des effets, quand on prétend rattacher un fait sociologique, non pas aux faits psychologiques qui sont ses antécédents immédiats, qui lui ont donné naissance, mais à des faits objectifs, on aura par là des lois que l’expérience, souvent, ne vérifiera pas: car lorsqu’on met en rapport deux termes que des intermédiaires plus ou moins nombreux séparent, les chances sont grandes que des causes contraires empêchent le rapport des deux termes en question de se manifester. Et ce n’est pas tout: on court le risque, à procéder ainsi, de voir des relations causales là où il n’y en a pas.

Prenons des exemples d’explications objectives des phénomènes économiques. Nous en trouverons, en particulier, dans les théories de la valeur.

Il y a une théorie de la valeur qui fait dépendre celle-ci de l’offre et de la demande, de leurs variations et de leur rapport. Cette théorie se fonde sur l’observation; c’est par la méthode inductive qu’on y est arrivé. Mais quand il serait vrai que la valeur des marchandises dépendît de l’offre et de la demande, qui ne voit que cette explication demeure superficielle, et qu’on ne saurait s’en contenter? On nous dit que si l’offre s’accroît, la valeur baissera. Pourquoi en est-il