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Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/178

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ainsi? Cette loi, par elle-même, n’est point intelligible. Et j’ajouterai que, donnant des faits une vue toute superficielle, elle en donne, par cela même, une vue très vague; elle ne nous montre aucunement comment se déterminera quantitativement cette baisse de la valeur qui correspondra à tel accroissement de l’offre.

Voici une autre théorie de la valeur: la théorie marxiste, qui veut que la valeur naisse du travail incorporé dans les marchandises et se mesure par la quantité de ce travail. A la différence de la précédente, cette théorie n’est point le résultat d’une induction; elle se fonde sur des raisonnements «dialectiques». Marx la démontre en représentant que les marchandises n’ont qu’une qualité qui leur soit commune, à savoir celle d’avoir coûté du travail, que seule du moins, parmi les qualités qu’elles ont en commun, celle-là peut servir a régler les échanges. Mais Marx ne nous fait pas voir comment ce principe s’établira, que les marchandises s’échangeront les unes contre les autres en raison du travail qu’elles auront coûté à créer. D’ailleurs, non seulement sa théorie est insuffisamment explicative, mais elle est fausse; et Marx la détruira lui-même en introduisant dans sa doctrine, comme facteur des prix, la concurrence, laquelle n’a rien de commun avec le principe indiqué ci-dessus, et ne saurait se combiner avec lui.

Ainsi la prévention qui existe contre les explications subjectives n’est qu’un préjugé, dans le sens vulgaire du mot. Tout au contraire de ce que l’on croit communément, ce sont ces explications que la science économique doit chercher. Les phénomènes économiques sont la manifestation ou le résultat d’une activité consciente des hommes: on ne les comprendra vraiment que si on les rattache aux causes psychologiques dont ils procèdent.

Je viens d’exposer les idées des économistes autrichiens sur l’objet et sur la méthode de l’économique. Il me reste, maintenant, à parler des théories que ces économistes ont produites, et à apprécier dans son ensemble l’œuvre de l’école qu’ils constituent.

École des Hautes Études, Paris.