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V.


Voilà donc toute l’Optique, du moins toute la partie de cette science qui s’occupe de la propagation de la lumière, devenue un chapitre de l’électromagnétisme. Dans tout cela, les propriétés de l’espace vide ont eu seules à intervenir; on ne s’est pas occupé des propriétés de la matière, ni pour expliquer les phenomenes étudiés, ni pour essayer de les expliquer elles-mêmes.

Ces propriétés de la matière sont d’une extrême variété; de la résulte, en particulier, l’extrême complication de tout ce qui touche à la Chimie. Cependant, quelques propriétés appartiennent à toute matière. L’inertie de la matière constitue la plus générale et la plus importante de ces propriétés: la matière ne modifie pas, sans une action extérieure, son état de repos ou de mouvement. Si un corps possède un mouvement de translation, il le conserve indéfiniment tant qu’aucune action extérieure n’intervient. C’est sur cette loi (qui est un fait d’expérience, bien qu’au premier abord elle puisse apparaître comme un paradoxe) qu’a été construite toute la Mécanique, ou science du mouvement de la matière. Pour produire un changement donné dans le mouvement, il faut, selon le corps que l’on considère, une action extérieure plus ou moins forte; il y a donc lieu, pour chaque corps, de définir une quantité, que l’on appelle sa masse, et qui mesure, en quelque sorte, la grandeur de son inertie. Pour un corps donné cette quantité reste indépendante de toutes les conditions extérieures, tant qu’on n’ajoute ni ne retranche aucune parcelle de matière au corps considéré.

L’inertie apparaît comme une propriété capitale de toute matière; comme on ne voit, a priori, aucune relation entre elle et aucun autre fait connu, il a fallu d’abord l’accepter comme un fait primordial, sans explication possible. Aussi, tous ceux qui ont essayé de deviner les propriétés de l’éther en prenant comme modèle celles de la matière, ont-ils supposé — sans y insister, tant la chose paraissait naturelle — ce milieu doué d inertie. Le point de vue actuel est absolument inverse. L’éther est ce qu’il est; mais ce qu’il y a de plus évident dans ses propriétés c’est qu’il n’est pas de la matière; c’est au contraire l’espace vide de matière. N’y a-t-il pas contradiction à le douer d’une des propriétés qui caractérisent les