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les monnaies de confranchette 241

qu’au revers d’un gros de Philippe le Beau, comte de Bourgogne (1493-1506).

Genève blasonnait parti, de l’Empire à dextre et du Saint-Siège à senestre, c’est-à-dire, au premier, d’or à l’aigle éployée de sable et couronnée de gueules; an deuxième à la clef d’or contournée, emblèmes de son doublé caractère de ville impériale placée sous l’autorité temporelle de ses évêques. — L’aigle de l’Empire s’éploie encore sur nos quarts, au-dessus de ses armes, mais avant qu’il soit longtemps, Genève aura pour cimier un soleil, au centre duquel les trois signes: jhs, monogramme du Christ, se détacheront comme un foyer lumineux. C’est vers 1558 que cotte substitution s’accomplit1.

Si l’on en croit Levrier et l’annotateur de Spon on aurait rencontré la devise: post tenebras lvx2, gravée sur des sceaux et des monnaies épiscopales de beaucoup antérieurs au XIV° siecle. L’origine, d’après eux, en serait donc très ancienne. Mais des études sérieuses et tout-à-fait récentes, publiées dans les Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève de 1886, la font contemporaine du commencement du XVI° siècle. Peu après la Réforme, elle prévalut définitivement sur la variante: post tenebras spero lvcem, sans qu’on puisse, à coup sur, établir ce qui a inspiré ce changement.

C’est entre 1539 et 1542 que notre type de quart fut livré à la circulation.

Quand la révolution de 1535 eut achevé son oeuvre, à Genève, le Conseil s’occupa de fournir la ville de numéraire; les événements l’avaient effarouché et il devenait rare. Les derniers évêques, gagnés au parti savoisien, avaient, pour ainsi dire, resigné entre les mains des princes de Savoie leur vieux droit monétaire3. Depuis près d’un siècle, leur

  1. Notes communiquées par M. Demdle.
  2. Job. XVII, 12.
  3. Les évêques de Genève avaient reçu le droit de battre monnaie des empereurs, en même temps que la souveraineté temporelle. Aymon, comte de Genevois, le reconnut expressément à Humbert de Grammont, par l’accord conclu à Seyssel, en 1124, monetam in manu solius Episcopi esse. (Spon, Hist. de Genève, II, p. 6). La maison de Savoie poursuivit constamment la confiscation de ce droit à son profit; elle y réussit à force d’adresse. L’atelier monétaire, qu’elle établit à Cornavin, aux portes de Genève, en 1448, supplanta l’atelier des évêques, qui cessa de fonctionner depuis.