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à des spectacles de débauche clandestine1; les esprits réfléchis laisseront ces élucubrations aux gens d’imagination échauffée. Quoique je n’aie été amené à en parler ici qu’incidemment, je profite de cette circonstance pour indiquer dans quel sens doit être réformée sur ce point, parmi tant d’autres, la doctrine confuse des tessères en général, arbitrairement réparties par Cohen en six divisions.

Les petits tableaux licencieux figurés sur certaines tessères manquent rarement d’inspirer soit de vulgaires quolibets aux simples amateurs, soit des scrupules déplacés aux rigoristes qui rougiraient de les avoir dans leurs collections. Ils ne doivent cependant pas en empêcher l’étude sérieuse et impartiale, car on va voir qu’ils se prêtent à une explication qui les réhabilite scientifiquement au mème titre que les types non moins scabreux des monnaies de Lampsaque, de Lété, d’Orestæ, de Thasos, lesquelles n’ont encouru aucune excommunication. Il n’est pas difficile, en effet, de deviner que l’acte vénérien, Veneris res, qui y est crùment représenté, fait une allusion peu déguisée au coup de dés réputé le plus heureux, — tous les points différents, — celui que les Romains appelaient jactus venereus, et les Grecs Ἀφροδίτης. C’est donc sous une forme librement imagée le souhait de bonne chance au jeu, à peu près comme le mot FEL(iciter) inscrit sous l’effigie d’Auguste sur d’autres tessères numérales. On ne doit point s’étonner de voir ce petit matériel de jeu orné de sujets qui ont trait allégoriquement à sa destination et à son emploi; suivant toutes probabi-

  1. H. Cohen, Descr. des monn. imp. I2, 1880, p. XXIV, et p. 189; "elles seront décrites à la fin de l’ouvrage avec les contorniates„; Cf. VIII2, 1892, p. 242. On les chercherait en vain à la place indiquée, l’éditeur ne s’étant pas cru obligé de tenir la promesse de l’auteur.