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de ses fondateurs. Les seules méthodes sont bien, sous des adaptations nouvelles, les méthodes d’expérimentation auxquelles nous devons partout ailleurs le succès de nos recherches scientifiques. On est même allé plus loin, je crois, qu’une attitude positive le permettrait, en affirmant avec Höffding qu’il n’y avait pas de casualité psychique, avec Höffding et Claparède, sans aucune protestation de l’assemblée, qu’on devait se placer au point de vue du parallélisme psycho-physiologique. Il y a là, me semble-t-il, un souvenir de l’associationisme et de l’état de la psychologie il y a une vingtaine d’années. Le parallélisme ne me paraît qu’une hypothèse de travail qui, légitime encore, doit laisser debout à côté d’elle d’autres hypothèses et notamment l’hypothèse de l’interférence. Pour moi du moins, la critique du parallélisme faite par la philosophie nouvelle n’est pas sans valeur. Elle pourra servir la psychologie positive, en la rendant moins étroite et plus vivante. De même, pourquoi la conscience ne serait elle pas fonction d’adaptation? Nier la causalité psychique revient à en faire un épiphénomène, ou une activité transcendante au monde matériel. C’est peut-être exact, mais rien ne nous autorise à l’affirmer dans l’état actuel de nos conaissances, ou plutôt de nos ignorances. Au fond toutes ces affirmations vont plus loin que les faits. Toutes ces suppositions ne sont peut-être pas indispensables, même comme hypothèses de travail. Ne vaudrait-il pas mieux considérer simplement les manifestations psychologiques dans leurs rapports entre elles et avec l’organisme et le milieu, en attendant que l’expérience vienne éclairer la nature de ses rapports (concomitants ou interférents) et envisager la conscience comme une fonction de certains vivants, en en cherchant simplement les conditions d’exercice, c’est à dire les relations dont elle dépend, et qui, peut-être, la constituent?1

Dijon, Université.
  1. Voir, en ce sens dans une certaine mesure, l’article de M. E. Rignano sur la Conscience dans cette Revue.