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Sonetti del 1834 177


UN BÈR1 RITRATTO

     Chi è cquer brutto llà cco un zazzerino
Lisscio, per dio, che ffa vvergoggna a un cardo
Che cciàbbino2 impiccato pe' ccudino
Un filetto de codica3 de lardo?

     Vergine Santa mia! ppiù mme lo guardo,
E ppiù lo pijjo p’er Mago Sabbino,
O er Burfecàne, o er gran Pietro Bbailardo,4
Che vviènghi5 a ffà l’incanti a CassandrinoFonte/commento: Sonetti romaneschi/Correzioni e Aggiunte.6

     Guarda che ssorbettiere7 in quelle scianche!8
Guarda che ssottocoppa9 de cappello!
Guarda che inchiostri de camìsce bbianche!

     Currete, ggente, currete a vvedello:
Po’ attaccatelo a un fico pe' le bbranche,
E nnun ce vierà ppiù mmanco un uscello.10

14 marzo 1834

  1. Bel.
  2. Che ci abbiano: su cui abbiano.
  3. Cótica: cotenna.
  4. Sabino, Bulfecàn, e il teologo Pietro Abailardo (o Abelardo) sono considerati dal popolo come maghi. Il secondo è derivato forse dal Dul Fecàr, nome della famosa spada bilingue di Maometto. Chi avesse gola di etimologie, ne cerchi una origine più soddisfaciente.
  5. Venga.
  6. Attuale maschera del teatro di Marionette, la quale perirà coll’uomo che l’anima. Consiste in un vecchietto vestito alla moda de’ nostri avi, alquanto ignorante, ma arguto molto e fecondo di popolari facezie, che esprime con una sua voce veramente atta a mover le risa. &lright;Cassandrino infatti, come il Belli prevedeva, morì con Filippo Teoli, che nella prima metà del nostro secolo lo aveva ringiovanito, e reso popolarissimo in Roma e noto in tutta Europa. Lo Stendhal, che lo udi la sera del 9 ottobre 1817, così ne parla: "Vers les neuf heures, je sortais de ces salles magnifiques voisines d’un jardin rempli d’orangers qu’on appelle le café Ruspoli: vis-à-vis le café se trouve le palais Fiano. Un homme, à la porte d’une espèce de cave, disait: Entrate, o signori!.... (Entrez, entrez, messieurs: voilà que ça va commencer). J’entre, en effet, dans ce petit théâtre, pour la somme de vingt-huit centimes. Ce prix me fit redouter la mauvaise compagnie et les puces. Je fus bientôt rassuré. Je m’aperçus, au ton de la conversation, que j’avais pour voisins de bons bourgeois de Rome: vingt-huit centimes sont, en ce pays, une somme assez importante pour écarter la canaille du dernier ordre. Le peuple romain est peut-être celui de toute l’Europe qui aime le mieux la satire fine et mordante. Son esprit extrêmement fin saisit avec avidité et bonheur les allusions les plus éloignées. Ce qui le rend beaucoup plus heureux que le peuple de Londres, par exemple, c’est le désespoir. Accoutumé depuis trois siècles à regarder ses maux comme inévitables et éternels, le bourgeois de Rome ne se met point en colère contre le ministre, et ne désire point sa mort: ce ministre serait remplacé par un être aussi méchant. Ce que le peuple veut avant tout, c’est se moquer des puissants et rire à leurs dépens: de là les dialogues entre Pasquin et Marforio. La censure est plus méticuleuse que celle de Paris, et rien de plus plat que les comédies. Le rire s’est réfugié aux marionnettes, qui jouent des pièces à peu près improvisées. J’ai passé une soirée fort agréable aux marionnettes du palais Fiano, quoique les acteurs eussent à peine un pied de haut; le théâtre sur lequel ils promènent leur petite personne enluminée peut avoir dix pieds de large et quatre de hauteur. Ce qui prépare le plaisir, et j’oserai dire l’illusion, c’est que les décorations de ce petit théâtre sont excellentes. Les portes et les fenêtres des maisons qu’elles représentent sont soigneusement calculées pour des acteurs qui, au lieu de cinq pieds, ont douze pouces de haut. Le personnage à la mode parmi le peuple romain, celui dont il aime surtout à suivre les aventures, c’est Cassandrino. Cassandrino est un vieillard coquet de quelque cinquant-cinq à soixante ans, lest, ingambe, à cheveux blancs, bien poudré, bien soigné, à peu près comme un cardinal. Du reste, Cassandrino est rompu aux affaires, il ne se fache point: à quoi bon dans un pays sans insolence militaire? Il brille par l’usage du monde le plus parfait; il connaît les hommes et les choses; il sait surtout ménager les passions du jour. Sans toutes ces qualités, le peuple romain l’appellerait villano (paysan) et ne dédaignerait pas de rire de lui. En un mot, Cassandrino serait un homme à peu près parfait, un Grandisson sexagénaire, s’il n’avait pas le malheur de tomber régulièrement amoureux de toutes les jolies femmes que le hasard lui fait rencontrer; et, comme c’est un homme du Midi qui ne s’amuse pas à rêver l’amour, il veut les séduire. Vous conviendrez que ce personnage n’est pas mal inventé pour un pays gouverné par une cour oligarchique, composée de célibataires, où, comme partout, le pouvoir est aux mains de la vieillesse qui songerait à prendre ombrage de Cassandrino. Il y a cent ans que ce personnage est à la mode. Il va sans dire qu’il est séculier; mais je parierais que, dans toute la salle, il n’y a pas un spectateur qui ne lui voie la calotte rouge d’un cardinal, ou au moins les bas violets d’un monsignore.„ (Rome, Naples et Florence; Paris, Lévy, 1872; pag. 317-19.) Federigo Mercey trattava poi lo stesso soggetto in un lungo articolo della Revue des Deux Mondes del 15 aprile 1840; ed ecco il ritratto che egli fa del Teoli, di cui però ignora il vero nome, credendo che si chiamasse Cassandro, forse perchè realmente qualcuno lo avrà, anche fuor di teatro, chiamato così: "Mais quelle est l’ame qui anime ces petits acteurs de bois, et qui leur souffle si à propos ces quolibets piquants, ces plaisantes reparties, et toutes ces drôleries satiriques, qui souvent amusent Rome tout un mois? Ce charmant improvisateur, qui réunit à lui seul la verve de Carmontel, la finesse de Théodore Leclercq, le naturel parfait et la bonhomie comique d’Henry Monnier, c’est le bon M. Cassandre, joaillier du Corso. Pendant le jour vous le voyez dans sa boutique, la lime ou les pinces à la main, ajustant une pierre sur sa monture, ou fermant les anneaux d’une chaîne. Ne croyez pas trop à sa grande application, et voyez comme le bonhomme, tout absorbé qu’ il semble, regarde sournoisement par dessus ses lunettes ce qui se passe dans la rue. Un geste singulier l’a-t-il frappé, le soir même vous le verrez reproduit le plus exactement du monde au théâtre Fiano. Il y a toujours à Rome quelques fats de passage que leurs riducules rendent célèbres: quand notre joaillier aperçoit quelqu’un de ces messieurs dans le rayon de sa boutique, il quitte sa besogne et se place sur le devant de sa porte pour le bien étudier; quelquefois même il se hasarde à le suivre, attrapant au vol quelques phrases singulièrement accentuées, qui le soir feront les délices du parterre de Fiano. M. Cassandre, que le hasard seul a fait l’homonyme de Cassandrino, tout a la fois impresario, maestro et acteur, est donc en même temps un adroit et profond observateur, et par-dessus tout cela il est doué de l’heureuse faculté de pouvoir reproduire ce qu’il a observé avec une verve infa- ticable, et en faisant vibrer fortement la corde comique. M. Cassandre est un Moliére au petit pied, auquel il n’a peut-ê- tre manqué, pour arriver à la renommée, qu’un champ plus vaste, c’est-a-dire un grand théâtre avec de bons acteurs vivants, et un pays où la censure n’existe pas. Les Romains prétendent que depuis un an ou deux le bonhomme com- mence à vieillir, qu’on s’en aperçoit à un peu de radotage et à une certaine stérilité d’invention dans les canevas et le dialogue, qu’on ne lui aurait pas reprochès il y a quel- ques années. Nous n’avons pu juger du plus ou moins d’exa- ctitude de ces critiques; tout ce que nous savons, c’est que M. Cassandre nous a fait passer de fort agréables soirées.Fonte/commento: Sonetti romaneschi/Correzioni e Aggiunte
  7. Così diconsi per celia gli stivali assai larghi in gamba.
  8. Gambe.
  9. Cappello di larga falda, in forma di sottocoppa rovesciata.
  10. Allorchè una veste è molto invecchiata e indecente, si dice: “Attaccatela a un albero di fichi, per ispauracchio agli uccelli.„