Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/739

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Platon, et pour suivre mon cours exactement ces excellents jeunes gens se privent le Jeudi et le Dimanche de leurs seuls jours de sortie, de 2 à 7 h. qu’ils passent chez moi à travailler au Grec. Votre amitié pour moi tirerà de cela peut-ètre une conclusion honorable pour moi. Mais ce n’est pas à quoi je dois penser, moi qui suis intimément convaincu que dans une position une fois assignée par la providence je dois faire tout ce que ma conscience m’impose sans m’enquérir jamais du résul- tat. Aussi je vais publier le texte grec du Banquet de Platon, avec un recueil consciencieux de toutes les notes des éditeurs étrangers qui pré- sentent quelque chose de réellement utile à l’explication de Platon. Je vous l’enverrai d’autant plus que j’y place quelques unes de vos excel- lentes remarques. Il m’a semblé sans aucune arrogance qu’il ne serait pas hors de propos de constater par un petit volume imprimé non le soin que j’ai mis à former quelques jeunes gens studieux et profonds, ce qui n’est que mon devoir le plus sacre, mais le dévouement scienti- fique de mes jeunes amis. Je desire leur laisser un gage imprimé de mon sincère dévouement à la Science, et par conséquent de ma fran- che amitié. Le petit volume passera inaper^u dans le monde savant cela m’est égal: où Boxeìv àXX’ elvai OiXco. - Elvou -6 que dis-je, moi, en vous écrivant, à vous, certes mon plus intime ami, mais qui ètes si au-dessus de moi, qui n’ai qu’un très mince savoir avec un peu de bon sens et beaucoup de profondeur dans mes sentiments. - Que ne sommes nous dans la mème ville, cher et précieux ami? A coté de vous je supporterais aisément le poids de tous mes chagrins, et peut-ètre allégerais-je un peu votre fardeau, vous, altera pars mei. Ecrivez-moi, ne fut-ce que deux lignes, ne fùt-ce que pour me dire que vous sup- portez toujours il grave peso della vita. Quant à la Francia, malheu- reusement vous n’avez que trop raison de l’accabler de vos 3 superla- tifs. Mais dites-moi vous mème que vous exemptez de cet anathème mes chers élèves, mes studieux amis, dont l’amitié verse aujourd’hui un baume bienfaisant sur les plaies d’un cceur blessé par l’ingratitude et le dédain. Pourquoi ne m’enverriez vous pas vos deux prose? Je ne les ferai pas imprimer si vous ne le désirez. - Et vos additions au Saggio sugli Errori Popolari? Adieu, précieux ami. Que Dieu vous conserve au tendre attache- ment de votre sincère et dévoué L. de Sinner