Pagina:Cristoforo Colombo- storia della sua vita e dei suoi viaggi - Volume II (1857).djvu/476

Da Wikisource.
456


Voila ce que j’éprouve en prenant congé de votre Colomb. Si Vous étiez mon compatriote, et demeuriez ici, je me consolerais aisément que l’œuvre m’échappât, puisque j’en tiendrais l’auteur, et, à defaut du courant, je continuerais à puiser à la source: mais notre excursion intellectuelle est à bout, et nous allons nous quitter. Nous ne nous sommes jamais vus: nous verrons nous?.... Singulière puissance des sympathies qui atteignent et relient deux hommes, nonobstant que Dieu ait placé entr’eux la. distance des lieux, la différence des langues, voir même l’aversion des nationalités! Sans avoir bu à la même coupe, sans avoir reposé sous le même toit, sans s’être serré une seule fois la main, sans s’être jamais rencontrés, ces deux hommes sont devenus mieux que frères, car la fraternité du sang est imposée, et la fraternité des âmes est élective. N’y-at-il-pas-là un admirable triomphe de la spiritualité humaine?

Votre Colomb m’abandonne; et, comme ces cavaliers de l’antiquité qui lançaienten fuyant leurs flèches infaillibles, c’est en me quittant que Vouz m’avez visé au cœur: m’attribuant, dans les dernières pages de votre livre, une place si honorable parmi les amis posthumes du Héros; c’est un diplôme de veritable noblesse qu’il Vous a plu de me décerner. Voila donc, grâce à Vous. mon nom rapproché de celui de l’immortel Génois; et cela dans une page qui sera luc de toute l’Europe, dans chacune de ses langues: ceci est bien autre chose que d’annoncer, comme j’ai fait1 votre chef-d’œuvre à mes compatriotes: ma faible voix n’a pu avoir qu’un petit retentissement dans un

  1. Nella prima edizione della Vita di Colombo, al capitolo di chiusa intitolato les amis posthumes de Colomb, leggesi: notre honorable ami Tullio Dandolo a reconnu de bonne heure le caractère quasi sacerdotal de Christophe Colomb, et il reproduisit en 4852, dans son remarquable ouvrage I secoli di Dante e di Colombo, la première idée que donnait de ce Héros chrétien notre livre la Croix dans les deux Mondes. Son admiration de Colomb, et son amitié pour nous lui ont inspiré, il y a deux ans, en vue d’annoncer à l’Italie la présente histoire, un chaleureux manifeste sur la nécessité des rehabilitations historiques. Cette rapide improvisation de plume, écrite en moins d’une nuit, datée de Adro province de Brescia, a mérité d’ètre citée dans un autre manifeste au clergé d’I-