Pagina:Goldoni - Opere complete, Venezia 1922, XXI.djvu/104

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repentir. Camille soutient de nouveau qu’elle en est incapable et Rosaura prend à témoins Célio et Scapin. Camille outrée de colère, apprend à sa Maîtresse qu’eux-mêmes sont amoureux d’elle; elle sort d’un côté, Rosaura de l’autre, et Célio fait de vifs reproches à Scapin, qui se défend avec assez de vraisemblance, en disant que s’il aimait Camille, il ne le servirait pas contre son intérét.

Pantalon arrive, et congédie Scapin. Lorsque ce Valest est sorti, il reproche à son fils ce qu’il vient d’apprendre de Rosaura. Célio avoue sa faiblesse, et s’en excuse sur sa jeunesse. Pantalon qui prend ce reproche pour son compte, menace son fils, et lui défend de plus parler à Camille. Célio promet d’obéir, et ajoute que cela lui sera d’autant plus facile, que cette fille n’est plus dans la maison, d’où Rosaura vient de la chasser. Pantalon devient furieux contre sa femme, et se plaint du destin qui lui a donné une épouse si osée, des enfans si désobéissans, et de si mauvais domestiques. Il finit le premier acte en protestant que malgré tout ce que l’on peut dire, il fera tout le bien qui sera en son pouvoir à la pauvre Camille, qui mérite l’intérêt qu’il prend à elle, par sa sagesse et par sa vertu.

Dans le second acte, Arlequin qui a retrouvé Camille, la fait entrer avec lui au service d’une Virtuose; mais Célio qui est de sa connaissance, vient la voir, et est enchanté de retrouver Camille dans le moment où il l’espérait le moins. Il n’en est pas de même d’Arlequin qui arrive avec une tasse de chocolat qu’il laisse tomber en voyant Célio. Il est contraint de souffrir les caresses que Célio fait à Camille, qui n’ose pas non plus se défendre de crainte qu’il ne les découvre; ils sont dans cette perplexité lorsque Scapin arrive de la part de Pantalon qui ne veut pas, dit-il, que son fils fasse l’amour à Camille. A ce mot, tous restent confondus. Célio se retire, et la Maîtresse de Camille e d’Arlequin les chasse de son service. Ainsi finit le deuxième acte, dans lequel il y a beaucoup de situations théâtrales, et de farces comiques qui auraient été trop longues à détailler.

Au troisième acte la scène se passe d’abord dans la rue. Arlequin et Camille qui ne possedent pas un denier, font de