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analisi e rassegne 353

ni son critique n’ont saisi l’importance du troisième. Une «histoire scientifique», si pareille idée n’implique pas contradiction dans les termes, devrait étudier par exemple avant tout les influences successives de l’habitat, de l’alimentation, des conditions physiologiques du travail et du repos, du développement spontané de l’espèce, et de sa résistance aux agents pathogènes, dans le cours de la civilisation moderne, en établissant entre les différents peuples de légères différences qui proviennent sans doute de ce même ordre de causes. Mais les historiens se font des illusions étranges quand ils parlent d’une histoire scientifique, et qu’ils la rêvent comme la synthèse d’une quantité formidable de monographies conçues suivant des principes arbitraires. Nous avons assez, grand Dieu, de ces monographies: en fait de science la moindre analyse bio- ou psycho-sociologique ferait bien mieux notre affaire.

La critique de M. Lacombe se relève quand il s’agit des doctines encore plus pauvres de Taine sur les individus, c’est-à-dire de psychologie concrète. L’ouvrage se termine par une étude de l’esprit de Taine qui met justement en lumière le rôle de la volonté dans la carrière de cet écrivain. Je ne sache pas en effet de plus bel exemple, après Alfieri, de ce que peut la volonté pour donner, à défaut du génie, l’apparence et le renom du génie. Taine s’est efforcé et tendu en même temps vers l’art et vers la science: il a aussi médiocrement réussi dans une voie que dans l’autre, n’excellant que dans le genre moyen et bâtard des Notes de voyage. L’examen serré des textes auquel s’est livré M. Lacombe est une épreuve aussi désastreuse, quoi qu’il en pense lui même, pour le style que pour la pensée d’un auteur dont l’influence excitatrice a été considérable, mais dont il ne reste plus guère aujourd’hui qu’une matière de querelles aux partis politiques, ce qui, on l’avouera, est bien peu de chose.


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