Del rinnovamento civile d'Italia/Documenti e schiarimenti/VI

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VI

I

MEMORANDO DEL SIGNOR HUMMELAUER

Londres, le 4 mai 1848.

La Lombardie cesserait d’appartenir á PAutriche, et serait libre maitresse de rcster indépendante ou de se réunir á tei autre Etat italien de son propre choix. Elle se chargerait par contre d’une partie proportionnée de la dette publique autrichienne qui serait transportée définitivernent et irrévoeablement sur la Lombardie.

L’ Etat vénitien resterait sous la souveraineté de l’empereur; il aurait une administration séparée, entièrement nationale, concertée par les représentants eux-mèmes sans P intervention du gouvernement impérial, et représentée auprès du gouvernement centrai de la monarchie par un ministre qu’elle y entretiendrait et qui soignerait les rapports entre elle et le gouvernement centrai de l’empire.

L’administration vénitienne serait présidée par un archiduc viceroi, qui résiderait á Venise comme lieutenant de l’empereur. L’ Etat vénitien porterait les frais de sa propre administration, et il contribuerait aux dépenses centrales de la monarchie, comme le maintien de la cour impériale, le Service diplomatique, etc. etc., en proportion á ses ressources, en prenant pour base que le royaume lombard-vénitien réuni se serait chargé sous ce titre d’un payement annuel de quattre millions de florins environ.

L’ Etat vénitien se chargerait, pour sa part á la dette publique, d’une rente annuelle proportionnée á ses ressources, en prenant pour base que le royaume lombard-vénitien réuni y aurait participé á raison d’une rente de dix millions de florins par an, et cette rente serait transportée sur le mont vénitien, de sorte que quels que pussent ètre les revirements politiques de l’avenir, P État vénitien en reste seul responsable.

Les sommes, qui lors de la révolte de Milan et de Venise ont été saisies dans le caisses publiques, doivent ètre restituées au gouvernement impérial. [p. 324 modifica]

La troupe vénitienne sera toute nationale quant á son personnel; mais comme elle ne saurait ètre d’une force suffisante pour former une artnée séparée, elle devra naturellement participer á l’organisation de l’armée impériale et ètre placée sous les ordres directs du ministre de la guerre de l’empereur. En temps de paix, elle sera cantonnée dans P État vénitien, en fournissant un contingent pour le Service de garnison á Vienne. En cas de guerre, les troupes de l’État vénitien suivront Pappel de Pempereur pour la défense de l’empire.

Les frais de la troupe vénitienne seront portés par l’Etat vénitien.

Les relations de commerce entre l’État vénitien et le reste de la monarchie autrichienne et entre celle-ci et la Lombardie, seront réglées conformément aux interèts réciproques et sur la base de la plus grande liberté possible. A l’égard du mont lombard-vénitien actuel, une répartition proportionnée aurait lieu entre la Lombardie et P État vénitien. Ce qui dans l’exposé d’ hier a été dit par rapport aux duchés de Parme et de Modène, trouverait son application á la Lombardie, qui aurait á fournir des dédommagements convenables aux deux ducs et á leur assurer la possession de leurs propriétés de famille.

Hummelauer.

2

[lettera del conte di revel]

Le soussigné, ministre secrétaire d’ État des finances, actuellement de Service auprès de S. M. le roi en son quartier général d’Alexandrie, a rec^u la note en date de ce jour, que S. E. monsieur Abercromby, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne, et M. de Reiset, chargé d’affaires de la république frammise, lui ont fait P honneur de lui remettre aujourd’ hui mème en présence de S. M. le roi, et á laquelle était annexé un mémorandum de monsieur Hummelauer en date de Londres du 24 mai dernier, contenant les bases d’un arrangement pour mettre fin á la guerre existante entre la Sardaigne et l’Autriche.

L’offre de médiation que sur ces bases, et conjointement, les cabinets de Londres et de Paris ont faite par la note précitée [p. 325 modifica]

dans le but d’arriver á une paix definitive et honorable pour les parties belligérantes, atteste le bienveillant intérét qu’ils portent au gouvernement du roi, et leur vif désir d’assurer par leur concours le bonheur et la condition politique future de cette portion de la haute Italie en faveur de laquelle la guerre a été entreprise, et qui, en grande partie, a déjá librement joint ses destinées á celles des États sardes.

En conséquence, le gouvernement du roi ne peut á moins que d’exprimer ici les sentiments de la plus sincère gratitude dont il est pénétré pour cette intervention amicale de deux grandes puissances, au moyen de laquelle on a l’espoir de voir régler une question, qui, sans cela, pourrait devenir européenne.

Le soussigné a dès lors pris connaissance des conditions contenues dans le mémorandum précité, comme devant servir de base aux négociations á entamer; et puisque l’armistice, uniquement inilitaire, conclu le 9 du courant á Milan entre les généraux Salasco et Hess, rend, quant á présent, sans effet la proposition d’un armistice qui était énoncé en premier lieu, le soussigné est autorisé á declarer que le gouvernement du roi accepte comme bases des négociations, á entamer par les hautes puissances médiatrices, les conditions contenues dans le mémorandum susdit de monsieur Hummelauer, ne doutant aucunement que, dans le cours des négociations et dans le développement des conditions précitées, la France et l’Angleterre, appréciant á sa juste valeur la situation morale et politique de la haute Italie, conduiront les choses de manière á ce que l’arrangement qui interviendra présente des conditions de convenance telles que la paix soit á jamais cimentée.

Le soussigné a l’honneur d’otfrir, etc.

Alexandrie, le 15 aoút 1848.

(Expédié par doublé originai).

De Revel.

3

NOTE CONFI DENTI ELLE

Une question s’étant élevée sur le sens de la première plirase du premier paragraphe du mémorandum de monsieur Hummelauer en date du 24 mai 1848, les représentants d’Angleterre et de France sont convenus de faire connaítre confidentiellement aux [p. 326 modifica]

membres du cabinet de S. M. sarde quelle est l’ interprétation á donner á ce premier paragraphe, et ce qui résulte des Communications recues par eux de la part de leurs gouvernements respectifs.

L’Autriche renoncera formellement á tout droit de souveraineté sur la Lombardie.

La constitution actuelle du gouvernement du nord de 1 ’ Italie, résultant des voeux exprimés par les lombards,estunfait quiestpris pourbasede la médiation, sans que les deux puissances médiatrices entendent rien garantir pour l’avenir.

Turin, le 17 aoút 1848.

Abercromby

Reiset.

4

COPIE DE LA DÉPÉCHK DE LORD POMSOMBY EN DATE DE VIENNE,

LE 22 AOÙT 1848

(Très-confidentielle).

Mylord, monsieur de Lacour et moi, avons été chez S. E. le baron de Weissemberg aujourd’ hui.

J’ai communiqué á S. E. la dépèche que j’avais rec;ue de monsieur Abercromby et la lettre qu’elle renfermait, écrite par monsieur le comte de Revel, par laquelle on acceptait la médiation avec les détails et les termes sur lesquels cette médiation devait ètre basée.

S. E. a lu ces papiers, et en réponse á la question faite par monsieur de Lacour en son nom et au mien: si le gouvernement impérial voulait oui ou non accepter la proposition faite par nos gouvernements, S. E. nous dit que le gouvernement impérial appréciait hautement les bons sentiments des gouvernements anglais et francais, etc., etc.

S. E. continua en nous disant que l’armistice, conclu entre le roi de Sardaigne et le maréchal Radetzky, n’avait pas été exécuté par les piémontais; que l’amiral Albini avait refusé de retirer la flotte de Sardaigne de devant Venise; que les troupes piémontaises étaient toujours dans cette ville; et qu’avant que le gouvernement impérial pút aller plus loin dans la question que [p. 327 modifica]

nous avons proposée, il devait étre assuré de Pexécution fidèle et loyale des conditions de cette armistice.

Il nous dit ensuite que des pouvoirs avaient été donnés au prince de Schwartzemberg pour traiter de la paix avec le roi de Sardaigne; que quelques démarches avaient eu lieu sur ce sujet entre le roi et le prince; que les détails de ces démarches ne seraient connus du gouvernernent imperiai que dans quatre ou cinq jours, et qu’á cette epoque il nous informerait des faits. S. E. nous dit encore qu’ il était nécessaire que le gouvernernent impérial eut le temps de prendre en considération les termes proposés comme bases de la médiation, parce que la situation des affaires d’ Italie était complètement changée, et que ce qui aurait pu s’appliquer il y a quelque temps á l’Autriche et á l’ Italie, pouvait ne pas étre de toute nécessité possiblement applicable au moment actuel.

Il a été observé á S. E. de notre part qu’il était probable que les commissaires (car il semble que deux ont été envoyés, un autrichien et un piémontais), qui portèrent l’ordre á Albini de se retirer avec la flotte sarde, n’étaient pas porteurs de l’autorisation nécessaire pour donner un pareil ordre. Nous fimes encore observer á S. E. qu’ il était bien extraordinaire d’admettre que le roi de Sardaigne ait accepté la médiation de l’Angleterre et de la France, tandis qu’ il était en négociation avec le prince de Schwartzemberg.

Nous avons exprimé a S. E. le vif désir que nous avions qu’elle nous fít connaitre les vues du gouvernernent impérial aussitòt qu’il se serait décidé sur cette question.

J’ai l’honneur, etc.