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Une Monnaie de Monaco du Musée de Marseille

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C. Jolivot

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Questo testo fa parte della rivista Rivista italiana di numismatica 1894
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UNE MONNAIE DE MONACO


DU MUSÉE DE MARSEILLE1



Avant 1634 les monnaies de Monaco sont des plus rares. M. Girolamo Rossi, qui les a recherchées avant nous, ne cite que l’écu-soleil de Lucien, dont l’unique exemplaire connu, provenant de la collection Jean Rousseau, doit se trouver aujourd’hui entre les mains d’un amateur de Rome. D’après les faits rapportés dans les Documents historiques publiés par M. Saige, il est a croire que cette monnaie a dû être frappé vers 1512, soit a Gènes soit a Monaco, a l’aide d’un coin royai de Lois XII (pour le revers), en vue d’acquitter la somme de 500 ecus d’or [p. 230 modifica]stipulée dans le traité conclu avec Machiavel, de manière à profiter de l’affluence du métal dans les banques génoises, par suite de laquelle l’opération du monnayage devait être peu coûteuse si mème elle n’était rémunératrice.

Depuis 1512, la numismatique monégasque ne nous fournit, quant a présent, aucune pièce connue avant le talaro d’argent d’Honoré II que possède le Musée de Marseille.

Cette monnaie qui nous a été signalée obligeamment par M. Laugier, conservateur du Cabinet des médailles, est du module de 40 millimètres et du poids de 20 grammes. C’est un talaro ou florin de 28 sous.

L’avers représente un écusson, de forme plus élégante que véritablement héraldique, somme de la couronne fleuronnée, et accompagné de lambrequins d’un bon style. Cet écu écartelé porte aux 1 et 4 les armes de Monaco (fuselé d’argent et de gueules), aux 2 et 4 celles de Valdetare (aigle imperiale ayant en coeur le blason de Lando. Dans la couronne, la devise des Grimaldi: DEO • IVVAnte; autour, entre deux listels, la legende HONORAtus II : Dei : Gratia : PRInceps: MONOECI (Honoré II, par la grâce de Dieu, prince de Monaco).

Les armes de Lando, un peu difficiles à déchiffrer, a cause de la petitesse des signes, étaient: Écartelé, aux 1 et 4 d’azur a deux fasces vivrées d’or (Lando); aux 3 et 4 pale d’or et d’azur de six pièces à la fasce d’argent brochant sur le tout (Cordova-Aragon).

Au revers, un phénix éployé la tète a gauche, ayant en coeur le chiffre 28 inscrit dans un cercle. Legende entre deux listels: IN • SENECTVTE • VIRESCIT. (Il’acquiert des forces dans la vieillesse); sous l’immortalité (bûcher), le different S (barre) que nous [p. 231 modifica]trouvons plus tard sur les monnaies frappées en 1650 à Monaco.

La signification du phénix nous échappe. Peut être n’y faut il voir qu’une imitation, voulue de l’aigle impériale?

La juxtaposition des armes de Monaco et de Lando nous indique quo cotte pièce date de la minorité d’Honoré II, durant laquelle celui-ci était place sous la tutelle ombrageuse de son oncle maternel Frédéric Lando, prince de Valdetare.

C’est en 1613 qu’ Honore II, a la suggestion probablement de son tuteur, prince du Saint Empire, prit pour la première fois le titre de prince au lieu de celui de seigneur de Monaco. Cette qualification, que nous avons déjà remarquée sur l’écu-soleil de Lucien, pourrait être un indice de fabrication dans un atelier de l’empire. A partir de 1619, date de son mariage avec Hippolyte Trivulce, ce sont les armes de Trivulce qui prennent, sur son écu, la place de celles de sa famille maternelle. La pièce a donc du être battue entre 1613 et 1619. Où l’a-t-elle été? A Milan, où Honore li résidait a cette époque? ou a Compiano, dans l’atelier de son oncle et tuteur? M. Pigorini, dans son intéressante monographie de cet atelier, ne nous fournit aucune lumière à ce sujet.

Un autre monnaie du Cabinet de Marseille, dont nous devons également, la communication à l’obligeance de M. Laugier, nous donne un terme de comparaison, qui nous ferait pencher en faveur de cette dernière hypothèse. C’est une pièce de 15 soldi également en argent, du module de 30 millimètres et du poids de grammes 6,60.

L’avers représente le buste cuirassé a droite du prince de Valdetare, tenant de la main gauche le pommeau de son épée ou un bâton de commandement. Le sommet de la tète entre dans la légende [p. 232 modifica]qui porte: Dominus: FEDERicus : LANDVS Soldi XV Sacri : Romani : Imperii : AC : VALListarii (Sire Frédéric Lando - XV sous — (prince) du Saint Empire Romain et de Valdetare).

Au revers, l’aigle impériale éployée porte en coeur les armes des Landi. Elle est entourée de la legende: TARi : Et: CENI: PRINceps: IIII : BARdi : MARchio : Compiani : Comitis : Dominus ou Ceterorum Dominus (Prince de Tare et Ceni, quatrième marquis de Bardi, seigneur du comté de Compiano).

M. le Docteur Solone Ambrosoli a signalé dans la Gazzetta Numismatica de 1886, n. 1, un florin de Gonzague qui se rapproche de celui que nous donnons plus haut.

Nous accueillerons avec reconnaissance toutes les communications que pourrait suggérer la lecture de la présente notice.







Note

  1. Le même sujet avait déjà été traité par l’auteur, en 1885, dans la Revue belge de Numismatique, sous le titre: Pièce inédite d’Honoré II, prince de Monaco. C’est dans le but d’en mieux dégager l’intérêt au point de vue de la numismatique italienne qu’il a bien voulu compléter son premier travail pour le mettre sous les yeux des lecteurs de la Rivista.